Parce qu’ils s’opposent à la persécution des homosexuels dans leurs pays, il y a des motifs sérieux de le croire, d’être soumise à la torture au sens de l’article premier de la Convention contre la torture. De même leur vie est menacée. Ils sont exposés à des traitements ou peines cruels et inusités.
Yoweri Z est d’origine ougandais. Pris entre le marteau du pouvoir et l’enclume de la population, il ne sait plus à quel saint se vouer. « Depuis bientôt plusieurs mois, je fui dans tous les sens dans mon propre pays parce que j’estime que des personnes ne devaient pas être persécutées à cause de leur orientation sexuelle », confie-t-il à Immigration Fm, visiblement horrifié.
C’est que, lors d’un débat autour de l’homosexualité dans son lieu de travail à Kampala, la capitale ougandaise, sa position a été critiquée par ses collègues qui non seulement l’ont couvert de tous les maux, mais à l’unanimité ont juré de mettre les forces de l’ordre à ses trousses. « Je n’ai plus de vie. J’ai même peur pour ma famille qui comprend pourquoi cette méchanceté », grogne Yoweri, la quarantaine sonné.
C’est le cas au Cameroun ou les autorités traquent sans pitié tous ceux ou celles qu’elles soupçonnent soit d’avoir une orientation sexuelle ou de faire l’apologie de l’homosexualité. En effet, Tchounkeu Jacques Dieunedort en fait aujourd’hui les frais. Depuis des mois, il est obligé de se cacher parce que des mandats d’arrêt sont régulièrement émis à son encontre. Il est accusé d’apologie à l’homosexualité. Pour échapper à son incarcération, il est obligé de corrompre des agents de force de l’ordre qui lui font du chantage.
Président de l’Association nationale d’aide et de soutien aux handicapés et aux orphelins du Syndrome d’immunodéficience acquise (Sida) en abrégé ANASHOS, tout commence le 17 août 2019 lorsqu’il organise un séminaire à Buea, la capitale de la région du Sud-Ouest du Cameroun à destination des personnes à mobilité réduite.
« En effet, ce jour-là, à la pause, deux participants essuient des injures et des menaces d’autres participants à cause de leur orientation sexuelle. Certains iront même jusqu’à les dénoncer à la police qui ne tardera pas de faire irruption sur les lieux pour tenter de les embarquer. En tant que président et organisateur de la rencontre, je m’oppose fermement à ces actes d’intimidation estimant que personne ne devrait être persécuté à cause de leur orientation sexuelle. J’ai à l’occasion exhorté les uns et les autres à la tolérance et à la justice, valeurs cardinales de notre association. », confie-t-il, la mort dans l’âme. Ses collègues l’ont livré à la vindicte populaire. Son mignon péché est de plaider que des camerounaises ou des camerounais ne soient plus exposés à des traitements cruels et inusités du fait de leur orientation sexuelle.
Ngangya Tangmi Espérance Duchel de Bakoua, est étudiant à l’université de Douala, la capitale économique camerounaise. Parti du Cameroun le 30 novembre 2024 pour le Canada afin d’y poursuivre ses études au Cégep de Granby, il n’a pas pu atteindre les objectifs escomptés parce que encore traumatisé et déprimé par son calvaire dans son pays. Son seul péché, s’être opposé à la persécution des personnes du fait de leur orientation sexuelle.
Il faut signaler que selon plusieurs rapports du département d’état américain et des organisations de défense des droits de l’homme, les accusations d’homosexualité dans des pays africains à l’instar du Cameroun sont passibles de lourdes peines de prison.
Ces gouvernements commanditent également la discrimination contre les gens d’orientation sexuelle non-traditionnelle, les minorités sexuelles, que ce soit des gays, des lesbiennes, des transgenres ou des bisexuels, ce qu’on appelle communément les LGBT.
Ifm