Dans un pays fortement frappé par le deuil de l’immigration clandestine, avec des embarcations qui augmentent, malgré la multiplication des morts en mer, et les interventions des forces de défense et de sécurité, le phénomène en inquiète plus d’un.
La paupérisation des populations – surtout rurales, consécutive des changements climatiques, du manque d’eau, du non-accès au foncier pour des activités agricoles -, et aussi celles vivant le long des 713 km du littoral, s’adonnant majoritairement à la pêche traditionnelle, écrasée par la pêche industrielle et la pêche illégale, non réglementée et non déclarée, faisant basculer vers le bas létaux d’employabilité, partir vers l’Occident semble être dans le subconscient de chacun la seule alternative qui se présente, peu en importe les dangers à affronter.
Au chapitre de l’analyse des profils, l’on constate une forte féminisation s’expliquant par le fait que, d’après les explications de M. Boubacar Sèye, ces dernières « occupent un taux d’emploi deux fois plus faible que celui des hommes et un taux de chômage trois fois supérieur à celui des hommes« .
Les chiffres sont de l’ordre de 37,8% contre 11,3%. Et outre ces causes concrètes, il y a aussi, selon M. Sèye, les pesanteurs socio-culturelles. La combinaison de tout cela contribuant au renforcement de l’image d’un .pays « à forte tradition migratoire », et du coup, à l’intensification des flux migratoires. Les chiffres communiqués par le ministère espagnol de l’intérieur en 2023, montrent qu’entre le 1er janvier et le 31 octobre de la même année, 30.705 clandestins ont débarqué sur les côtés espagnoles. Et d’après l’institution, cela.constitue le double des arrivées sur la même période de l’année 2022.
« Au Sénégal, la migration est une pathologie ; tout le monde veut migrer » , finit-il par lâcher.
Bassirou NIANG
